Profanation d'un lieu saint de culte des Tamouls.

DROIT À LA MÉMOIRE

« La mémoire est un droit. Qui découle d'un abus de droit. D'un abus du droit des gens lorsque les législations n'ont pas prévu d'interdire les tortures, déportations, génocides, crimes de guerre, crimes contre l'humanité.

Ce droit à la mémoire précède et transcende le devoir de mémoire. »

La politique d’éradication, par l’État sri-lankais, des monuments et mémoriaux dédiés à la préservation de l’histoire tamoule se poursuit au Sri Lanka.

À la veille du jour du souvenir du génocide tamoul, l'État du Sri Lanka continue de nier le droit de se souvenir du peuple tamoul.

Au Sri Lanka, la guerre civile a pris fin avec le massacre de plus de 70 000 personnes dans la région de Mullivaikkaal.

Pour le peuple tamoul, cette région était devenue un lieu de mémoire et chaque année, le 18 mai, des milliers de Tamouls partent en pèlerinage pour se souvenir de leurs bien-aimés perdus pour allumer une lampe et se souvenir d'eux.

Ils avaient construit un mémorial à cet endroit où depuis plus de 10 ans, le 18 mai est devenu un jour de Souvenir.

Le 13 mai 2021, le mémorial a été détruit par l'armée sri-lankaise. La plaque commémorative enlevée et fait disparaître.

Le gouvernement refuse au peuple de rendre hommage à l'endroit du mémorial.

La même chose s'est produite le 8 janvier 2021, le mémorial du génocide tamoul de Mullivaikaal, situé au sein de l'Université de Yaalpaanam (Jaffna - province à majorité tamoule), a été détruit à coups de bulldozer. Construit en 2018-2019 en hommage aux civils et étudiants tamouls qui ont péri durant le massacre de Mullivaikaal (2009), cet édifice était à la fois un lieu de rassemblement et de mémoire pour les Tamouls de l’île.
Le massacre des Tamouls a atteint des proportions inimaginables à Mullivaikaal, où des dizaines de milliers de Tamouls rassemblés dans la “No Fire Zone” ont été assassinés de sang-froid sous les yeux de la communauté internationale.

L’ONU estime que plus de 70.000 personnes ont été tuées rien qu’en mai 2009, à Mullivaikaal, sous les coups de feu et bombardement des forces gouvernementales.

L'incapacité des institutions et des organismes internationaux à prévenir le massacre du peuple tamoul a ainsi donné lieu à l'un des plus récents génocides du XXIème siècle.

Douze ans après les faits et la fin officielle de la guerre civile à Sri Lanka, 146 679 Tamouls sont toujours portés disparus. Bien que la guerre civile ait officiellement pris fin et qu’un soi-disant processus de paix aurait été entamé, les Tamouls de l’île continuent de faire face à un génocide, bien que sa forme ait changée.

Le gouvernement sri-lankais, à majorité cinghalaise, continue de nier les faits et a décidé, depuis quelques années, d’éradiquer toute preuve qui irait dans le sens d’un génocide. La destruction du monument commémoratif du génocide Tamoul et du massacre de Mullivaikaal en est qu’une nouvelle étape. Il s’agit là d’une opération précise et minutieuse, dont le seul objectif est de réécrire l’histoire et d’effacer les preuves des traumatismes vécus par le peuple tamoul.

La communauté internationale quant à elle, ne fait que très peu pour que le gouvernement sri lankais rende des comptes. Elle continue, en toute connaissance de cause, d'agir dans son intérêt, touristique ou économique.

Cet acte doit être fermement condamné par l'ensemble de la communauté internationale.

La destruction du Mémorial du génocide tamoul de Mullivaikaal s'ajoute à une longue liste d'actes génocidaires perpétrés en toute impunité par l'État sri-lankais sur la nation tamoule.

Cette attaque contre l'identité tamoule renforce encore la détermination des Tamouls de l'Eelam à poursuivre la lutte pour l'autodétermination.

Nous demandons à la population et aux élu(e)s français(e)s, à la communauté internationale et aux Nations Unies de :

►Condamner fermement la destruction du mémorial de Mullivaikaal et apporter leur soutien à la population tamoule et protester contre cet acte inhumain.
Prendre immédiatement des mesures significatives qui permettront de rendre justice au peuple tamoul.

►Travailler avec le peuple tamoul pour trouver une solution politique durable basée sur le droit à l'autodétermination de la nation tamoule, qui réponde aux aspirations légitimes des Tamouls et qui permette de rendre justice pour le génocide perpétré par l'État sri-lankais.

►L'État français, en tant qu’élu au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, à intervenir auprès des Nations Unies pour qu’une enquête indépendante sur les violations des droits de l’Homme, constatées au Sri Lanka entre février 2002 et novembre 2011, puisse être mise en place.

►Aux membres du Parlement, et particulièrement aux députés du Groupe d’étude pour le peuple Tamoul à l’Assemblée nationale, à condamner fermement cet acte de l'État sri-lankais qui a détruit un monument commémorant des milliers de victimes du massacre des Tamouls.

Contact : Thiruchchoti.T
Relation Publique et Affaires étrangères
Tel : 06 52 72 58 67
Email : mte.France@gmail.com